Article | Habiter le quartier baroque

Lisanne Nadeau

Habiter le quartier baroque (1)

Nous sommes dans le quartier Saint-Roch. Un quartier qui renaît de ses cendres et dont l’histoire est à la fois chargée et étonnante.

On en connaît les balises : un des quartiers d’affaires les plus prospères au Canada pendant les années 1950 connaîtra la déchéance à l’arrivée des grands centres commerciaux de la banlieue. Puis, grâce à la présence des centres d’artistes et des artistes résidents, cette zone urbaine a commencé à reprendre vie. Au fil des 15 dernières années (2) le pouvoir municipal a soutenu cet élan en encourageant la venue de plusieurs écoles, instituts de recherche et organismes de pointe qui se sont installés à demeure. Le quartier Saint-Roch est ainsi devenu le lieu d’expression d’une vie culturelle extrêmement fertile et diversifiée qui balaie au passage l’image stigmatisée d’une ville endormie. Tout ce secteur névralgique nous renvoie au contraire un portrait à la fois bigarré et hybride dont les contradictions constituent la richesse. Il y a les jeunes bourgeois habitant les condos nouvellement construits et les vieilles dames vivant encore dans la maison familiale ; il y a les édifices restaurés témoignant de l’histoire industrielle du quartier, mais aussi les édifices en hauteur aux styles résolument contemporains ; il y a les jeunes marginaux, mais aussi les jeunes familles qui apprécient le calme revenu dans certains secteurs autrefois marqués par la violence, et puis des places, de véritables places publiques où les badauds, les fous, les vulnérables et les travailleurs des boutiques chics du coin se côtoient. Étrange quartier. Et dans ce paysage baroque, des artistes.

C’est sur cette toile de fond que le centre Vu, centre de production et de diffusion de la photographie, a conçu et mis sur pied son projet collectif le plus récent. Sous le titre Habiter, une dizaine d’artistes québécois et canadiens (3) ont été invités à réaliser autant de projets in situ dans le quartier. À ce titre, il semble important de souligner que Habiter nous a entraînés dans des lieux extérieurs, publics et accessibles de facto. Il y a donc au premier plan cette question de la place publique et de l’art sur cette place. Tout au long de six semaines consécutives, les œuvres ont envahi l’espace de la rue et ont suscité des rencontres inattendues, des échanges multiformes. Les activités nocturnes du quartier ont permis aussi aux œuvres de résonner tout au long du jour et encore la nuit tombée.

Certes, la ville de Québec possède une solide tradition d’événements hors les murs qui, depuis le début des années 1990, ont été l’occasion d’explorer les possibles infiltrations de l’art dans le tissu urbain (4). Bien que plusieurs d’entre eux aient donné lieu à l’investissement de certains espaces situés dans le périmètre même du quartier Saint-Roch, Habiter est le premier à poser ce secteur géographique, historique et symbolique comme objet explicite d’investigation. Non seulement l’ensemble des œuvres dessinent-elles un parcours dans le centre même du nouveau quartier culturel, mais elles résultent d’une volonté d’aller à la rencontre de ce secteur urbain et d’en révéler les couleurs.

C’est à l’artiste Georgia Volpe que l’on doit le concept d’origine du projet. En co-commissariat avec André Gilbert du centre VU, elle voudra tout d’abord poser la question du «  citoyen  »  : «  Fondé sur la rencontre entre des artistes professionnels et la communauté locale, Habiter considère la ville dans sa dimension humaine et propose un art véritablement public qui prend le citoyen lui-même comme sujet.  » En amont des stratégies in situ s’inscrit ainsi la volonté d’établir un dialogue et d’impliquer directement les résidents dans la réalisation des œuvres. Une approche qui, dans le contexte d’une esthétique relationnelle à la mode, se voit méfiante face à l’imposition du geste d’art et souhaite véritablement confronter le défi du dialogique. L’habiter peut-il être vu comme une expression humaniste de l’in situ, ultime développement de son histoire ? Il révélerait ainsi non seulement une expérience citoyenne, mais aussi une co-habitation du quotidien et de l’événementiel provoquée par le projet proposé. La présence même des artistes dans le quartier semble ici questionnée implicitement. Il est d’ailleurs intéressant d’analyser l’image que les créateurs souhaitent projeter de ces «  citoyens  ». On constate que plusieurs d’entre eux sont tout particulièrement sensibles aux représentants de minorités visibles, aux jeunes de la rue, à ceux et celles qui vivent souvent une condition d’exclusion. Si Habiter pose la question du citoyen, il pose ainsi beaucoup plus que la simple question de résider dans un lieu donné. Ici est mise en lumière la question d’un droit à la parole et à la reconnaissance sociale.

Il est vrai que, par son titre, Habiter provoque d’entrée de jeu l’effet d’un écho, d’une connivence avec tout un pan de l’histoire de l’art récent au Québec. On ne peut omettre ici de mentionner l’événement La demeure, organisé par Optica en 2002 (5) et qui posait quant à lui une réflexion sur la précarité de l’habitat, le nomadisme urbain. On pense aussi aux activités d’exploration du 3e Impérial à Granby qui tente un ancrage au quotidien et in situ dans sa communauté. Plusieurs artistes ont également, dans leur production individuelle, exploré ces thèmes de l’habiter et de la demeure (Alain Paiement, Ana Rewakowicz, Roland Poulin et bien d’autres). La volonté de rencontre avec les citoyens, bien exprimée par les commissaires, relève également d’un courant incontournable, que l’on évoque le community art ou l’esthétique relationnelle. Or comment, derrière ce titre suscitant une impression de déjà-vu, Habiter cache-t-il sa spécificité ? Quoi de neuf dans le paysage de l’art contextuel ?

C’est dans son ancrage à un contexte tout à fait singulier que Habiter prend toute sa place et révèle sa pertinence. Que l’on envisage l’infiltration du tissu urbain, l’intégration à l’espace architectural ou la prise en compte de ce contexte humain et social spécifique, on constatera aisément que l’ensemble se construit ainsi selon plusieurs trames dont on devra tenir compte dans l’évaluation de l’impact de l’événement. Tous, cependant, n’auront pas joué la carte de l’in situ avec autant de conviction. À ce titre, on ressent la difficulté de certains à sublimer les limites du médium photographique pour aller véritablement à la rencontre du lieu. On notera que si les organisateurs ont exprimé à l’origine la volonté de proposer un événement multidisciplinaire, allant ainsi au-delà du mandat propre au centre Vu, Habiter est d’abord et avant tout un projet de recherche sur l’image. Alors que le parti pris photographique est évident, on constate également, parmi les propositions les plus efficaces, une exploration de l’image vidéographique ou numérique. À cet égard, trois projets se démarquent, soit ceux de Murielle Dupuis-Larose, de Romeo Gongora et de James Partaik, conçu en collaboration avec Blair Taylor.

Dupuis-Larose est bien connue pour son exploration du médium vidéographique et son intérêt pour le territoire de l’intime. Elle connaît bien le quartier. C’est pour elle un lieu de travail et de création. Marques d’usage se constitue d’une suite de moniteurs vidéos placés dans trois emplacements achalandés de la rue Saint-Joseph, soit deux commerces du quartier et le hall de l’un de ses plus importants lieux de rassemblement, la bibliothèque Gabrielle-Roy. Dans ce dernier emplacement, l’artiste nous propose trois moniteurs en triptyques dont le dispositif s’intègre plus efficacement. Des bandes en boucle diffusent des prises de vue d’un œil, en plan rapproché, ne nous permettant pas d’identifier un visage, une posture ou un corps auquel cet œil appartiendrait. Un effet saccadé est déclenché par les battements irréguliers de la paupière, qui sont parfois l’occasion d’un effet de montage. Au battement, l’image s’ouvre alors sur un autre regard. Les sourcils ou la texture de la peau laissent alors l’impression d’un âge, d’une vivacité ou d’une lassitude. Sans plus. Cette succession nous dévoile autant d’individus anonymes. Puis, une lecture attentive dévoilera une petite scène, juste là, dans l’iris. Par un effet de miroir fascinant, on y voit tout ce que cet individu a vu pendant la prise de vue : l’espace de la demeure, les êtres qui s’y trouvent, leurs déplacements. Dupuis-Larose leur a en effet demandé la permission d’aller dans leur espace de vie, de les filmer de très près et, peut-être, pendant ces prises de vue, qu’on la voit, elle, affairée à toucher certains objets leur appartenant. Dans cet œil magnifié se dévoile donc une autre fenêtre donnant accès à tous ces gestes et, surtout, à cet espace intime de la domesticité. Absorbés par l’image, on s’éveille soudain à la présence fragmentaire du visage, et le regard hésite en alternance entre ce visage qui demeure inconnu et l’espace reflété qui lève un peu le voile sur l’existence de celui ou celle qui le porte. Tel un miroir en arrière-fond d’une toile flamande nous révélant le secret d’un autre point de vue. C’est donc avec finesse et détournement habile que l’artiste nous indique une rencontre sans jamais nous laisser tomber dans le voyeurisme. Il est en fait bien plus question de ce mouvement de l’artiste vers les résidents du quartier que de l’identité même de ces derniers. Les personnages sont aussi libres de toute tentative statistique, libres dans leur différence, dans leur anonymat même. C’est par le regard qu’un territoire se définit, comme autant de paysages identitaires, de cadrages sur le monde, à distance de l’espace public pour mieux y revenir le temps de l’événement. Et ce choix du territoire individuel, comme lieu à explorer, donne lieu à des déplacements constants sur la corde raide du privé et du public, de ce que l’on dévoile pour paradoxalement mieux le protéger.

Qu’elle soit fixe ou en mouvement, l’image participe de l’univers visuel de la ville. Elle permet aussi, et plus pertinemment, de proposer quelques fenêtres, interfaces entre l’intime et le public, entre de multiples réseaux de sens et d’images. Le thème de la fenêtre est d’ailleurs au centre du projet de Partaik et Taylor intitulé Window of Opportunity. Il s’agit d’un des projets les plus forts de l’événement et certainement le plus efficace sur le plan de la stratégie in situ. Les deux artistes, l’un de Québec, l’autre de Victoria, sont bien connus pour leur artisanat technologique (6). Dans les vitrines d’un commerce de brocante, ils ont installé des LED qui jouent le rôle d’autant de pixels composant une image mouvante. Chacun des points lumineux, de couleur rouge, s’allume ou s’éteint selon une chorégraphie dont on voudrait déchiffrer le sens. L’œuvre, presque invisible à la lumière du jour, s’anime en soirée et diffuse des images apparemment déconstruites, à la limite du perceptible. Dans un coin de la vitrine, un portable dévoile toutefois l’image pixélisée, réduite et ainsi plus aisément lisible, de personnages en état de combat ou de négociation. La vitrine devient écran ou trame, un réseau qui se superpose à la réalité du capharnaüm des objets. Ici encore la fenêtre agit comme interface et point de rencontre entre deux récits. Le propriétaire a bien placé ses trouvailles, enthousiasmé par la nouvelle visibilité que lui donne le projet. Elles remplissent désormais la vitrine et tissent un rideau hétéroclite qui, par sa densité, empêche de voir à l’intérieur de l’espace. À l’inverse, les artistes doivent adapter le positionnement des LED mettant en lumière certains objets chargés de sens qui bientôt s’envolent selon le succès de vente du commerçant. Perte d’objet, perte de pixel, perte de sens. Parmi les images religieuses, un livre sur Hitler, des lampes, de la vaisselle. Les artistes seront touchés par l’origine de ces objets issus de successions ou de divorces non réglés. Nous n’en saurons rien, mais ce sont bel et bien ces connotations et ces références, issues d’une lecture attentive du contexte d’intervention, qui provoqueront le choix des récits inventés et superposés à cette première trame de sens. Deux réseaux d’images de combat et de tractation se croisent et s’ajustent entre eux par des mouvements d’allers-retours constants. C’est donc moins à la dimension citoyenne qu’on a voulu ici s’attarder et davantage à la rencontre d’un lieu dans une approche d’abord et avant tout in situ qui, en toute cohérence, engage une complicité active avec son occupant.

Romeo Gongora choisira également de traiter de l’image en mouvement et de la fenêtre comme écran-interface. Dans l’œuvre intitulée Sincere, ce jeune artiste montréalais d’origine guatémaltèque choisi d’aborder la situation des immigrants récemment arrivés, pour lesquels le français demeure une langue à parfaire. Cette fois, les protagonistes peuvent être identifiés. Dans une vitrine vide, une bande vidéo, en rétroprojection, permet à deux présences fantomatiques d’apparaître comme en suspension sur la paroi de verre. Comme s’il s’agissait pour elles de venir à notre rencontre au niveau de la rue. Un couple joue une scène fictive de mise en question de leur vie commune. Leurs vêtements nous indiquent qu’ils se trouvent dans l’intimité de leur logis, parachutés de la sorte dans l’espace public de la rue. Il faut s’approcher pour saisir le sens de leurs paroles. Pendant trois mois, l’artiste et le couple ont communiqué à distance et travaillé à l’élaboration du scénario. À la frontière du réel et de la fiction, le récit met en scène des problèmes de communication qui ne sont pas sans évoquer ceux qui résultent de la situation personnelle du couple réel, de nouveaux immigrants confrontés à une langue et à des codes d’interaction autres. La question citoyenne est ici soulevée avec finesse, de manière implicite, voire détournée.

C’est donc à une rencontre parfaite de deux trames de l’événement, l’approche in situ et la création en toute complicité avec les résidents du quartier, que se sont attardés ces trois projets présentant des images en mouvement. Et si les projets spécifiquement photographiques ont eu quelques difficultés à s’infiltrer dans l’espace urbain, il faudra noter que certains témoignent d’une approche sensible au contexte humain qui leur fut proposée. En effet, tous n’auront pas posé les termes de l’interaction avec le même engagement. On devra s’attarder aux divers modes de contact qu’ont établis les artistes participants avec le citoyen et, du même souffle, évaluer de quelle manière ce citoyen fut défini et nommé. Il est intéressant de constater que certains auront prédéfini le citoyen-type qu’ils considéraient pertinent d’aborder, comme une image projetée sur une réalité pourtant plurielle.

Des projets photographiques qui nous furent ici proposés, on retiendra le projet que Caroline Hayeur a conçu avec la collaboration de Myléna Bergeron. Sur la rue, bien en vue, des photographies occupent les fenêtres du rez-de-chaussée d’un édifice à bureau. Ce sont quatre images noir et blanc, des portraits d’adolescents visiblement fiers qui tiennent dans leurs mains une image. Par un procédé de montage numérique, ces petites images sont en couleur. Ce jeu de contraste est extrêmement efficace. Alors que le portrait noir et blanc nous ramène à la documentation du jeune et à son espace réel de vie, la lecture de l’image insérée nous plonge littéralement dans un ailleurs où le caractère idéalisé du lieu choisi est évident. Caroline Hayeur a rencontré ses collaborateurs par le biais d’une maison de jeunes, leur a fourni des appareils, quelques notions techniques, puis une thématique à explorer : photographier le « chez-soi idéal ». Si le choix même du lieu d’insertion des images n’est pas signifiant, l’échelle et la proximité de celles-ci par rapport aux passants permettent une véritable intégration dans le parcours urbain. Riche de son expérience de reporter, l’artiste nous propose un projet extrêmement touchant et empreint d’une poésie qui évite le danger de l’image stéréotypée (7).

Alors que des contacts avec des maisons de jeunes ou des centres multiethniques ont permis à certains artistes de bien cibler leurs collaborateurs, Benoît Aquin a convoqué l’aléatoire. Après avoir offert à une centaine de passants de les prendre en image, Aquin s’est adonné à un affichage sauvage où les images ont subi les aléas du climat ou des réactions provoquées. On a découvert subrepticement ses polaroïds au hasard des circulations quotidiennes. Puis, un affichage en mosaïque de copies papier de ces petits portraits pris sur le vif s’est retrouvé à l’épicerie du coin, question de rassembler ces moments photographiques. Chaque prise de vue fut accompagnée d’une proposition, celle de joindre un commentaire au bas du portrait et de profiter ainsi d’un droit de parole, d’un lieu public d’énonciation : « Je suis burundaise. Ça fait deux ans que je suis au Québec. Laurence. » ; «  À mon fils Nathan, soit heureux, vis bien. R. G.  » ; «  Le quartier, c’est pas juste le symbole de la pauvreté, mais aussi de la joie de vivre. Guillaume Lavoie.  » ; «  Nous vivons bien à Saint-Roch depuis 1955. Anita Robichaud.  »

L’événement Habiter a ainsi vu circuler des images nouvelles, se révéler les images de soi, de l’autre, jeux de perception ou images effectives, à grande échelle, photographiques ou vidéos, de ceux et celles qui sont habituellement relégués dans l’ombre ou qui ont choisi de ne pas prendre la parole. Il s’est ainsi articulé au croisement d’un discours sur l’identité humaine et d’un questionnement sur la mémoire et l’identité d’un quartier. L’ensemble témoigne d’une volonté de créer des contacts, d’ouvrir des brèches dans les remparts existants. Plus que le constat d’un individualisme, voire d’un nomadisme marquant notre identité contemporaine, le projet a voulu croire à la création de nouveaux réseaux de sens et de transmission. Il nous aura incité à questionner la nature des liens qui se tissent entre citoyens d’appartenances distinctes, mais aussi entre artistes et résidents du quartier. Et on ne sera pas surpris de constater que ceux et celles qui ont développé un fort sentiment d’appartenance envers ce secteur unique de la ville nous aient proposé certains des projets les plus pertinents.

NOTES

1. Événement Habiter, organisé par le centre VU, du 25 août au 1er octobre 2006.

2. Cette présence des artistes a été soutenue grâce à un programme d’aide à l’acquisition de studios-ateliers qui s’adresse aux artistes de toutes disciplines mis sur pied par la Ville de Québec en 1997.

3. Les artistes participants sont : Murielle Dupuis-Larose, Romeo Gongora, Caroline Hayeur (collaboration de Myléna Bergeron), Ken Lum, James Partaik (collaboration de Blair Taylor) et Eva Quintas (collaboration de Paule Belleau). Deux projets performatifs étaient en outre présentés au lancement de l’événement. Ces actions des Fermières obsédées et de Louis Chalem se déroulaient sur trois jours, soit les 25, 26 et 27 août.

4. On pense à plusieurs événements organisés par La Chambre blanche au fil de son histoire, aux deux Années photographiques du centre Vu et, plus récemment, aux volontés de disséminations de la Manif d’art de Québec. Le centre Le lieu a aussi régulièrement présenté des actions, performances et manœuvres dans la ville.

5. Cet événement avait Marie Fraser comme commissaire.

6. On se souviendra entre autres de Ligne de Site V, en collaboration avec Arqhé, présenté dans le cadre des 2e rencontres internationales en arts visuels organisées par La Chambre blanche en 2000. Il faut également souligner qu’en 1993 James Partaik, en collaboration avec Arqhé, proposait l’une des premières interventions in situ dans une maison du quartier.

7. Les projets de Ken Lum et de Eva Quintas, en collaboration avec Paule Belleau, n’ont pas su éviter cet écueil. Tous deux ont choisi un accrochage plus conventionnel. Le premier a conçu un diptyque confrontant de manière peu subtile une Philippine (engagée par casting) prenant une pose de karaoké à l’extrait d’une chanson de Gerry Boulet. Eva Quintas quant à elle a présenté des portraits de jeunes sur fond de paysages urbains désaffectés ou maculés de graffitis. Un message lumineux défile dans la vitrine adjacente et dénonce l’interdiction de flâner. C’est bien évidemment sur le concept d’exclusion que se penche le projet, mais on sent difficilement une réelle motivation à donner la parole.

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